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From politics to cosmopolitics
Wednesday 15 September 2004 by Trussart, Nathalie

Comments on Latour’s happy turns of phrase about cosmopolitics.


From politics to cosmopolitics

Dans la pr?face au livre d’Isabelle "Power and Invention" [1], Latour offre quelques tournures de phrases tr?s efficaces. Personnellement, elles me permettent de mettre en contraste la position politique de Foucault et la proposition cosmopolitique d’Isabelle. Elles me permettent surtout de penser la proposition cosmopolitique comme utile ? notre projet PAI qui ? pose comme fait nouveau la n?cessit? de penser l’impact des sciences en r?f?rence ? l’Etat de droit d?mocratique ?. En d’autres mots, elles me permettent d’utiliser la proposition cosmopolitque dans l’apprentissage difficile auquel notre projet convie, celui de penser sans ? la th?se de partage selon laquelle la science se borne ? ?tablir des "faits" ? partir desquels la d?lib?ration politique a pour responsabilit? de d?terminer des "valeurs". ?

Je soumets une libre lecture de ces phrases ? votre appr?ciation.

La proposition concerne la question de savoir si une ?nonciation ou une pratique est CC : cosmopolitiquement correcte, et non seulement PP : politiquement correcte, ou SC : scientifiquement correcte.

Pour le savoir, il s’agit de consid?rer que la domination se compose des m?mes ingr?dients susceptibles de produire autant de mauvaises politiques que de mauvaises sciences. Sous cet angle, la domination peut ?tre d?finie comme la situation incapable d’offrir ? ce ? quoi elle s’adresse (humains ou non humains) des chances d’?tre red?finie dans leurs propres termes.
Une pratique, ou une ?nonciation, cosmopolitique est celle qui, en ces termes, peut se pr?valoir de ne faire subir aucune domination ? ce ? quoi elle s’adresse, qu’il s’agisse d’humains ou de non-humains.
La proposition cosmopolitique impose donc une m?me contrainte forte dans la mani?re de s’int?resser aux pratiques ou aux ?nonc?s, en posant une totale indiff?rence pr?alable ? ce qui diff?rencie les questions de soci?t?s et les questions de sciences, ? ce qui diff?rencie les humains des non-humains.

Identifier et construire de bonnes pratiques, politiques ou scientifiques, consisteraient d?s lors ? distinguer les proc?dures dans lesquelles ceux qui les font vivre prennent tous autant de risque dans la possibilit? qu’ils encourent d’?tre red?finis par elles. Et ceci vaudrait autant pour le g?n?ticien interrogeant les m?canismes g?n?tiques, que pour les enseignants en charge d’un s?minaire d’exploration de controverses, que pour les experts offrant leur savoir, que pour les politiciens s’int?ressant ? ce qu’un public aurait ? penser sur une question controvers?e donn?e, etc.

Je ne sais pas ce que cela peut produire dans vos recherches respectives, mais je serais tr?s int?ress?e de le savoir.

[1Foreword to Isabelles’s "Power and Invention. Situating science." 1997. Theory out of bounds. Volume 10. University of Minnesota Press