Comments on Isabelle’s comments on our comments on Bruno’s comments on the Conseil d’Etat ... by Laurent and Serge
Le retour du droit. R?ponse ? Isabelle Stengers
Laurent De Sutter & Serge Gutwirth
Ch?re Isabelle,
Tout d’abord, merci pour tes commentaires : ils sont importants pour nous. Nous avons en effet travaill? notre texte sur La fabrique du droit durant un peu plus d’un an, et dans le dossier de sa pr?paration ne figurent pas moins de trois versions presque totalement contradictoires de sa derni?re partie. Pourquoi si longtemps ? Tout simplement parce que La fabrique du droit nous a d’abord laiss?s perplexes, m?me si, en m?me temps, cela ne nous a pas emp?ch?s de percevoir de mani?re confuse que ce qui y ?tait en jeu nous concernait au plus profond ou au plus loin de notre pratique. Nous voulons dire qu’en tant que ? th?oriciens du droit ? (cette expression nous g?ne autant que toi), il y allait visiblement de notre gagne-pain ou de notre raison d’?tre : Bruno Latour s’avan?ait sur ? notre ? terrain, et il y allait ? la moissonneuse-batteuse. C’?tait en effet notre seconde r?action : apr?s la perplexit?, l’irritation. Irritation contre l’auto-parachutage de Bruno Latour comme bombe L dans un pays qui ne lui avait rien demand?. Nous disons bien ? bombe ?, car, personne ne le contredira, Bruno Latour ne se prive pas, dans son livre, de multiplier les disqualifications ? l’?gard des praticiens de la th?orie du droit comme de la sociologie du droit
Perplexit?, donc, puis irritation. Que faire ? Notre r?ponse a ?t? simple : faire confiance. Tant pis si Bruno Latour nous plonge dans le brouillard, tant pis s’il semble nous retirer jusqu’? la simple possibilit? de parler de ce pour quoi nous sommes pay?s pour parler. Tant pis, suivons Bruno. De sorte que, d?s le d?part, la simple id?e de ? r?torsion ? a ?t? absente de notre texte. Cela, bien s?r, ne nous a pas emp?ch?s d’?tre critiques, mais cela nous a aussi, nous semble-t-il, forc?s ? creuser toujours plus profond?ment (ou si l’on pr?f?re les m?taphores de surface, comme tout bon deleuzien : de mani?re toujours plus d?pli?e) la mati?re m?me du livre de Latour, ses mots, ses tournures, ses objurgations et ses h?sitations. Pour le dire autrement : la logique de La fabrique du droit (celle de sa structure et celle de la posture) nous paraissait pr?cis?ment ?tre ce dont il fallait se d?barrasser (en en faisant la ? bo?te noire ? de notre confiance ? son ?gard) pour pouvoir permettre l’?mergence de possibilit?s d’autres mises en mots de notre propre pratique - et d’abord, bien s?r, la mise en mots de Latour lui-m?me. Il nous fallait faire notre deuil des querelles argumentatives ou des broutilles de correcteurs d’orthographes pour pouvoir donner la possibilit? ? La fabrique du droit de nous faire comprendre ce que, malgr? elle et malgr? nous, elle d?pla?ait chez nous.
Bref, La fabrique du droit a d’abord ?t? pour nous un immense exercice d’apprentissage ? sa lecture ainsi qu’? celle de notre propre pratique. C’est pour cela que nous avons commenc? notre commentaire par tenter de sauver la posture de Bruno Latour. Cette posture, logiquement, lui aurait interdit de parler. C’est ce que tout esprit querelleur, tout esprit retors, lui aurait imm?diatement oppos? - et Dieu sait si, pour les juristes, une faute de logique constitue toujours une cause de nullit?. Nous avons donc pris sur nous de relever la contradiction de cette posture pour dire que c’?tait pr?cis?ment cette contradiction n’?tait pas un probl?me. Pourquoi ? Parce que l’argument qui veut que, comme tu l’?cris, ? on ne peut pas partager les risques d’une pratique, mais on peut en comprendre les obligations ?, ne permet quant ? lui de ne sauver que la partie ethnographique de La fabrique du droit - et encore : au prix d’une distinction entre ? dire le droit ? (ce que font les juges et plus particuli?rement le Conseil d’Etat fran?ais) et ? parler du droit ? (ce que font, ? leur fa?on, les journalistes, les sociologues, les ethnographes, les philosophes, les citoyens, les litt?raires ...) que Bruno Latour a pr?f?r? ?viter. Mais si, au contraire, Bruno Latour a ?vit? cette distinction et a produit le dernier chapitre de son livre, c’est qu’il y a plus ou autre chose que cette ? compr?hension des obligations ? qui est en jeu. Pour le dire rapidement, il nous semble que pour Bruno Latour, en ce qui concerne le droit, on ne peut en arriver ? ? comprendre ses obligations ? que pour autant qu’on en ? partage ? aussi les risques. Et c’?tait cette contradiction-l? (qui est aussi, bien s?r, la contradiction de toute ? th?orie ? du droit) que nous souhaitions ?clairer d’abord et en faire quelque chose de positif, c’est-?-dire producteur de sens.
De sorte qu’il nous paraissait ?vident que cet argument ?tait un argument de sauvetage (bancal, c’est vrai, mais tout de m?me). C’?tait un stratag?me rh?torique pour pr?cis?ment permettre ? Bruno Latour de parler le plus loin possible. L’article, qui s’adresse ? des juristes, refusait la possibilit? qu’on puisse censurer Latour pour une simple question de logique formelle. C’est pourquoi nous ne comprenons pas tr?s bien ce que tu nous reproches dans le d?but de ton commentaire. Il nous paraissait clair, au contraire, que non seulement nous souhaitions ouvrir un maximum de champ ? la parole latourienne, mais aussi que toute id?e de r?torsion s’av?rait ipso facto absolument ?trang?re ? notre volont?. Tu le constates certainement dans les glissements que la pr?sente r?ponse : tout le travail de r?daction du texte (notre apprentissage pratique ? la lecture de La fabrique du droit) a aussi ?t? un travail d’apprentissage de l’?loignement de la r?torsion. Au demeurant, nous savions pertinemment que toute mesure de r?torsion par rapport au propos de La fabrique du droit mettrait son auteur dans une position d’abord intenable, ensuite improductive, et enfin autistique. A vouloir retourner quoi que ce soit ? Bruno Latour (mais quoi, justement ?) la seule chose qui nous pr?occupait vraiment - ? savoir, cette possibilit? d’apprentissage et ce qu’elle ouvrait comme possibilit?s de mise en mots de notre pratique - aurait ?t? rendue impossible. Lancer des mesures de r?torsion sur Bruno Latour, ?’aurait ?t? tout perdre en le laissant seul ma?tre du champ qu’il ouvrait. Pour notre part, au contraire, nous souhaitions le suivre, nous souhaitions l’accompagner et ouvrir un dialogue.
Cette possibilit? de mettre le propos de Latour en perspective, nous l’avons trouv? dans une question de focale, peut-?tre trop bri?vement d?velopp?e. Nous nous sommes en effet demand?s si la tentative de Bruno Latour de rendre au droit sa modestie n’avait pas au final l’effet totalement contraire : le droit devenait pareil aux anges plut?t qu’aux atomes (dans un message adress? ? Serge, Bruno mentionnait qu’il pensait ? qu’il y a du droit dans le monde et qu’il y circule comme les anges les ?lectrons et les dieux... ?) - il jouait la m?lodie sublime d’un ordre harmonique dont nous savons tous qu’il est moins pr?sent que jamais, qu’il s’agit au contraire d’un ordre dissonant et que le droit poss?de un important pupitre dans cette orchestration sans ma?tre. En disant cela, nous ne souhaitions pas remettre en cause la possibilit? que le droit joue un r?le cosmopolitique - c’est-?-dire un r?le dans cette ? composition d’un bon monde commun ? appel? de ses vœux par Latour a sa mani?re, et par toi ? la tienne. Mais nous souhaitions d’abord rappeler que le droit s’av?re travers? des m?mes lignes de force - et donc des m?mes partages - que tout le reste. La maxime leibnizienne que tu rappelles (? Tout n’est pas vivant, mais il y a du vivant partout ?) nous para?t souligner ce fait d’une mani?re d’autant plus urgente. Nous avons d’ailleurs, suite ? ton commentaire, rajout? la phrase suivante dans le texte : ? […] en politique il y a partout du droit, comme en droit il y a partout de la politique. ? Bref, d?crire la condition du droit comme un tissu ang?lique, cela nous paraissait se concentrer sur l’absence de sexe de ces anges. Pour notre part, nous pr?f?rons le d?crire ? l’instar d’un tissu socio-technique : le droit a ? r?pondre de la m?me extension de son r?seau qu’un, atome, attache-trombone ou un satellite de t?l?communication. Et cette extension, elle s’op?re en partage avec la fa?on dont la politique se m?ne ici et maintenant - car nous pensons qu’il n’y a de droit que du ici et maintenant.
Autrement dit, pour int?grer le droit dans le projet cosmopolitique, pour en faire une des instances de sa diplomatique, il nous para?t tomber sous le sens d’affirmer que le droit se trouve encore sous r?serve de diplomatie. C’est-?-dire qu’il constitue encore un de ses objets en m?me temps qu’un de ses moyens. Cela te para?tra sans doute ?vident ? toi - mais cela n’appara?t par contre ni dans La fabrique du droit, ni dans la note de Politiques de la nature qui est cit?e dans l’article, ni encore dans les ?changes avec Fran?ois Ewald de Un monde pluriel mais commun. Et c’est bien en ce sens que nous pr?f?rons parler du droit comme d’une pratique ? moderne ? (ou, dans ton lexique, ? moderniste ?, m?me si tu ne souhaites pas qualifier le droit par ce terme). M?me plus, c’est en ce sens que nous ne parvenons pas ? comprendre pourquoi (au nom de quoi) vous - toi et Bruno, m?me si votre position est tr?s diff?rente - insistez tellement pour d?nier cette qualification. Pourquoi donc est-il si important pour vous de dire du droit qu’il n’a ? jamais ?t? moderne ? ou qu’il n’est pas ? moderniste ? ? C’est notre question, et de cette question tout proc?de : la question du paradoxe comme celle du pli, celle des fronti?res comme celle de la parole, celle du ? dire le droit ? comme celle du ? parler du droit ?, celle des passages comme celle de l’h?sitation, etc.
Pour le dire d’une formule choc, nous pourrions r?sumer nos r?flexions au sujet de La fabrique du droit par : ? Pour Bruno Latour, tout est une question de mani?re ; tandis que pour nous, tout est une question de fa?on. ? Autrement dit, l? o?, pour Bruno Latour, le droit tient d’une exp?rience passive du tissage actif de liens, il tient pour nous d’une exp?rience active du tissage actif de ces m?mes liens. Nous souhaiterions, en d’autres termes, redoubler la mobilit? de la mani?re juridique (celle de sa parole, des passages et des h?sitations) par celle de sa fa?on (c’est-?-dire, si on pr?f?re, son ? ?tre inscrit ?, le fait qu’il soit fait parler, passer ou h?siter). Rien de ce qu’a si bien d?crit Bruno Latour n’est en effet le fait du hasard. La pratique du droit est une pratique de l’h?sitation, certes, mais de l’h?sitation programm?e. Le droit ne ma?trise pas ses propres conditions de possibilit?, m?me si ce sont elles qui constituent l’objet de sa pratique - c’est l? ce que nous voulons exprimer par le mot ? paradoxe ?, paradoxe qui fait toute la richesse du droit et qui, selon nous, permet de d?placer le regard sur la question de l’int?riorit? et de l’ext?riorit?.
Ce dernier point, tu as raison de le noter, nous ne l’avons pour ainsi dire pas th?matis? compl?tement. Nous sommes parfaitement conscient du bond que la mise en mot latourienne de la pratique juridique (nous) fait op?rer quant ? la d?termination, pour ce qui concerne le droit, de la question de l’int?riorit?/ext?riorit? et de la fronti?re qui les distribue. Au demeurant, nous sommes ?galement conscient de ce que Bruno Latour partage avec ta propre approche de la ? cl?ture ? pour reprendre un des concepts-cl?s de Pour en finir avec la tol?rance, voire m?me ce qu’il te doit sur ce point. Nous croyons toutefois que la description (son enqu?te ethnographique) donn?e par Latour du droit comme autochtone ne parvient pas ? rendre suffisamment justice ? la complexit? de cette id?e de ? cl?ture ? ou de ? fronti?re ?. Dans cette description, en effet, ce qui importe avant tout c’est la mani?re dont les passages s’op?rent, la mani?re dont le tissage de liens effectue ces passages - et cette mani?re, tu l’as pr?cis?ment soulign?, c’est l’h?sitation. Mais la fa?on ? Pour Latour, elle se r?sume ? cette formule : ? saisir la totalit? de fa?on singuli?re ?. En soi, cette formule nous para?t tr?s puissante. Suffisamment puissante en tous cas pour nous avoir donn? ? penser que l’autochtonie du droit d?crite par Latour au moyen de la formule que nous venons de rappeler pouvait ?tre observ?e de bien plus haut qu’? ras de dossier. Pour nous, l’autochtonie de l’effet juridique n’impliquait pas que sa singularit? ne puisse ?tre consid?r?e que sous son angle strictement local - ou, si l’on veut, strictement juridiste (nous pensons ici ? la ? tautologie ? dont Bruno Latour faisait une dimension essentielle du droit). Bien au contraire, il nous a paru essentiel de rappeler que cette singularit?, cette autochtonie, du droit devait ?tre lue dans une perspective tardienne : au sens de la saisie de tout par tout ; au sens de la possession de tout par tout, suivant ce que Tarde ?crivait dans Monadologie et sociologie.
Si l’on admet ceci, la question de savoir ce qui se situe ? en-dehors ? du droit, ce qui y entre, ce qui par un ? saut ? s’y ? installe ?, ce qui y ? passe ?, devient la question de la possibilit? d’une appartenance singuli?re ? la distribution g?n?rale des mouvements (ceux du droit, de la politique, des sciences, de l’?conomie, etc.). Et, d’une certaine mani?re, Bruno Latour a tr?s bien d?crit cela - pr?cis?ment cela - dans les derni?res pages de La fabrique du droit, lorsqu’il ?num?re tout ce qui passe dans les passages du droit - et donc aussi, de cette certaine mani?re, toujours la m?me, o? cela se passe, o? cela passe. De sorte que l’interpr?tation que nous donnons de ces pages n’a pas d’autre but que de r?tablir les droits du droit ? constituer une v?rit? mue autant que mouvante. Une v?rit? qui est une question adress?e ? son propre lieu, ? ses propres passages, autant que passage de cette question. Une v?rit? dont le lieu est le mouvement. Dire que le droit n’existe qu’en passages, comme le fait Bruno Latour, c’est, nous semble-t-il, admettre cela d’abord : qu’? proprement parler, il ne s’appartient jamais tout ? fait. N’y a-t-il pas, dans la mise en mots latourienne de la pratique juridique du Conseil d’Etat de France, quelque chose comme la possibilit? de prendre en charge la fronti?re comme un dispositif de distribution du mouvement autant que comme un dispositif d’autorisation de celui-ci ? Nous avons le sentiment que Bruno Latour s’est surtout int?ress? ? la seconde branche de cette alternative - nous souhaitons, pour notre part, souligner l’importance de la premi?re.
En disant cela, bien s?r, nous n’avons encore rien dit. Et nous n’avons surtout pas fait le travail que Latour a r?alis? au sujet de la mani?re dont la pratique du droit se distribue au Conseil d’Etat de France. Disons juste qu’il s’agit l? d’une intuition, et que nous en sommes redevables ? la lecture de La fabrique du droit. C’est son premier effet sur nous. Nous croyons toutefois qu’il y en a d’autres, mais que nous n’avons pas encore r?ussi ? les mettre en mots. Ces effets seront peut-?tre autant de d?veloppements de ce que nous venons de rappeler ici. Peut-?tre, au contraire, les infirmeront-ils. Toujours est-il que nous pouvons d?j? retenir ceci : Bruno Latour nous aura au moins appris que d’autres mani?res de mettre la pratique du droit en mots sont possibles. Et cela, cela ne semble rien, mais c’est immense.
Chers,
Je suis contente de mon commentaire puisqu’il a suscité cette mise au point.
Il me reste des perplexités, et qui sont toujours liées à mes "attaches" par rapport aux pratiques scientifiques.
J’en liste pour le moment 3 :
- "qu’il y a plus ou autre chose que cette « compréhension des obligations » qui est en jeu." : partager les risques, dans mon lexique, c’est pouvoir dire "à votre place" à quelqu’un et c’est précisément ce que l’approche diplomatique refuse. En d’autre terme, on peut comprendre quelque chose à la frayeur (possibilité de trahir) mais pas les réponses risquées au "comment ne pas trahir". Et cette compréhension n’est pas limitative, elle ne renvoie pas à la seule ethnographie, ou alors, elle élève l’ethnographie à une pratique "cosmopolitique" : n’oubliez pas que Latour ne parle pas seulement des anges ou des Dieux mais des électrons : dans chaque cas, il s’agit alors de célébrer ce qui oblige à penser, à fabriquer. J’aimerais d’ailleurs que les sciences religieuses essaient de comprendre une religion à partir de ce à quoi elle oblige (ce que Bruno a tenté dans Jubiler)
- "la saisie de tout par tout", c’est sans doute en cela que je ne suis pas tardienne, car il manque le comment. Et c’est ce qui importe : "comment le droit se saisite de ...", comme "comment une science se saisit de...". Cela a l’air de ratifier, de présupposer une "pratique pure" (angélique), mais ce serait un malentendu. C’est d’abord une expression de ce que, avec Deleuze, j’appelerais "divergence" : pas un état de divergence, mais la divergence au sens actif, au sens où chaque pratique crée en "faisant importer" autrement, et où, encore Deleuze, seuls les divergeants communiquent. C’est donc une question dde "création de communication" contre l’idée que "tout communique" - ce qui est bien sûr aussi toujours le cas : tout le monde peut parler de science, ou de droit, certes. Mais ce qui m’importe est de "civiliser", en le célébrant, ce point dangereux où le praticien ricane, hausse les épaules, conclut "ils n’y connaissent rien" : j’aimerais que les praticiens cultivent, sur un mode civilisé, c’est-à-dire prsentable, la singularité de leurs obligations plutôt que de ricaner de la non compétence des autres. Ce sont me semble-t-il les mots de cette célébration que Bruno propose, et si ces mots ont l’air angélique par rapport au "droit réel", c’est cela l’épreuve proposée par ces mots, épreuve dont protège l’accusation de non compétence. Question: les controverses qui importent entre juristes ne peuvent-elles pas être formulées en termes de "sommes nous obligés par ..., et dans quelle mesure ?" Chez les scientifiques en tout cas c’est assez adéquat (sommes nous obligés par cet argument, ce résultat. Les obligations sont ce qui fait diverger.
- "moderniste" : si la physique (moderne) ne l’est pas, pourquoi le droit le serait-il ? Lorsque j’utilise "moderniste", c’est en prenant le risque de dire non pas dépendante au sens factuel, mais au sens de sa définition même, entièrement solidaire de la disqualification moderne de l’opinion. C’est dans la dif entre "moderne" et "moderniste" que se joue la possibilité d’une civilisation des pratiques (je ne vois aucun moyen de "civiliser Bourdieu")